D'où
vient le nom de notre nouveau secteur
Dans la revue Continuité, printemps 1998, M. Ramet
retrace l’histoire du ruisseau Raimbault. En 1698, un ruisseau coule entre la
petite montagne (Westmount) et la grosse montagne (celle où se dresse la croix).
Son eau claire permet d’arroser les terres en culture et sert aux usages
domestiques; son
M. Ramet raconte que le premier aqueduc de Montréal, en 1805, a été alimenté depuis un étang formé par le ruisseau situé au village de la Côte des Neiges. Les abonnés ne sont pas autorisés à revendre l’eau. À la fin du XIXe siècle, la population augmentant, le ruisseau est très utilisé et sert à toutes sortes d’usage dont le transport des déchets. Après de nombreux débats, il est décidé de le combler parce qu’il est devenu une menace pour la santé publique. Le ruisseau portait alors le nom de ruisseau Notre-Dame-des-Neiges. Il continue toujours de couler vers le nord à travers les terres du village de Saint-Laurent et il traverse la Côte-de-Liesse et la Côte-Vertu. À qui appartiennent ces terres où se faufile cet étonnant ruisseau? Le répertoire historique des toponymes montréalais nous apprend que Pierre Raimbault est propriétaire de nombreuses terres à Saint-Laurent, concédées par les Sulpiciens à la côte Notre-Dame-des-Vertus. En plus d’être un homme cultivé et d’avoir de nombreux enfants, il est un citoyen engagé dans les affaires publiques. Le nom de Raimbault est donc donné au ruisseau ainsi qu’au parc qui se trouve au nord du boulevard Gouin, à l’est de la rue Notre-Dame-des-Anges, dans le quartier Ahuntsic. Ce nom est donc ancré dans l’histoire de nos deux ex-secteurs regroupés en un seul : le secteur Du Ruisseau Raimbault. Aujourd’hui Notre secteur compte environ 800 membres. Il s’étend de la voie ferrée au nord, au canal Lachine au sud, de l’autoroute 13 à l’autoroute 15 en longeant l’avenue du Parc. Il recoupe plusieurs arrondissements : Saint-Laurent, Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce, Outremont, Ville-Marie, et aussi deux municipalités : Ville Mont-Royal et Westmount. L’avenir Notre nouveau secteur permettra, tout comme le ruisseau, de suivre son cours vers la rencontre de nouveaux membres et la connaissance de nouveaux lieux. Nous aurons aussi, ensemble, à relever de nouveaux défis. |
Un peu d'histoire... En 1663, les sulpiciens deviennent seigneurs de l'île de Montréal et planifient le développement du territoire pour l'ouvrir à la colonisation. Ils divisent l'île en côtes, un ensemble de terres comptant une série de concessions. Ces dernières sont des bandes parallèles étroites et profondes destinées à l’agriculture. D'abord riveraines, les côtes sont ensuite établies à l'intérieur de l'île. Le chemin de la côte des Neiges est tracé sur un sentier sinueux qui traverse le mont Royal. Au-delà de la montagne, dans sa partie nord-ouest, le chemin est rectiligne. En 1698, on procède au partage des terres de part et d’autre du chemin. Celles-ci sont perpendiculaires au ruisseau Raimbault qui prend sa source dans la montagne et se jette dans la rivière des Prairies. Comme l'exigent leurs devoirs seigneuriaux, les sulpiciens y construisent un moulin à farine autour duquel se développe le premier noyau de Côte-des-Neiges. En 1814, les sulpiciens font construire une chapelle-école à l'emplacement actuel de l'église Notre-Dame-des-Neiges, directement au nord du secteur. Le premier noyau se développe de part et d'autre du chemin de la côte des Neiges. Pour en lire plus... |
Pierre Raimbault (1671-1740) est propriétaire de nombreuses terres à
Saint-Laurent au début du XVIIIe siècle. Né à Montréal, il y est
d'abord marchand-ébéniste. Puis en 1697, il commence sa carrière de notaire
qu'il exerce jusqu'en 1727. Il occupera de nombreuses charges publiques :
procureur du roi, subdélégué de l'intendant, homme d'affaires des sulpiciens et
lieutenant général, civil et criminel de la police. Propriétaire foncier, il est
seigneur du fief de La Moinaudière au lac Champlain. Les sulpiciens lui
concèdent une immense concession sise à la côte Notre-Dame-des-Vertus. Homme
cultivé, il possède la plus importante collection de livres connue chez un
particulier de son époque. Seize enfants naîtront de ses deux unions, la
première avec Jeanne-Françoise de Simblin et la seconde avec Louise Nafrechoux.
Ses fils détiendront des postes importants. Joseph-Charles Raimbault sera comme
lui notaire et Paul-François Raimbault sera anobli sous le nom de Raimbault de
Saint-Blin. |
Témoignage de Raymonde Lebœuf [ J'ai vécu, ] par le passé, tout près du ruisseau dont vous parlez, qui prend sa source dans la montagne. Je crois que si vous vous présentez au 314 Chemin-de-la-Côte-Sainte-Catherine chez les Sœurs Missionnaires de l'Immaculée Conception (peut-être mieux connues en éducation comme Sœurs de la Sainte Enfance), vous vous trouverez presque au début de ce petit ruisseau encore bien conservé et jalousemant soigné par les religieuses, car traversant tout leur jardin avant de disparaître pour un moment sous les rues et maisons d'Outremont. Il y a même un petit pont parmi les fleurs, etc.
Anecdote du webmestre : Dans les années 50, j'habitais St-Laurent, tout près du ruisseau Raimbault qui était alors à ciel ouvert, comme ci-dessus. Je me souviens qu'un jour un feu s'y était déclaré suite à un déversement de produit inflammable par l'usine Canadair qui fabriquait alors des jets pour l'armée de l'air. Le ruisseau coule maintenant dans des canalisations souterraines au bout de la rue où j'habite encore. M.T.
Arrondissement Saint-Laurent
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